TITRE : Soigner le travail : une activité collective. Reconfigurations des collaborations pluri-professionnelles dans les nouveaux services de prévention et de santé au travail.

ACRONYME : SoTAC

PÉRIODE DU CONTRAT : nov. 2022 à sept. 2025

FINANCEUR : Institut pour la Recherche en Santé Publique (IRESP)

PARTENAIRES : UCA – LESCORES ; URCA – CEREP ; UT3 – CRESCO ; UB - COMPTRASEC

DIRECTION SCIENTIFIQUE : JULHE Samuel (PU ; Université Clermont Auvergne ; LESCORES)

MOTS CLÉS : Service de prévention et santé au travail ; Collaboration pluri-professionnelle ; Activité en réseau ; Territorialisation ; Santé publique.   

RÉSUMÉ : Faisant suite aux « Rapports Lecocq » remis au Premier ministre le 28 août 2018 et le 28 octobre 2019, et transposant l’Accord national interprofessionnel conclu le 10 décembre 2020, la loi n°2021-1018 du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail entérine une nouvelle réforme du système de Santé au travail en France. Ce changement législatif entend modifier en profondeur les missions des Services de santé travail :

- D’une part, il s’agit d’opérer un décloisonnement entre la santé au travail et la santé publique ;

- D’autre part, et sous certaines conditions, d’étendre l’action des services aux besoins de nouveaux publics.

Afin de répondre à ces nouvelles prérogatives, cette réforme souhaite également transformer l’organisation de ce qu’il est désormais convenu d’appeler les Services de prévention et de santé au travail (SPST), notamment à travers plusieurs mesures faisant appel aux collaborations interprofessionnelles et au travail en équipe pluridisciplinaire. Tout ceci questionne donc les reconfigurations à venir au sein des SPST en matière de coopérations pluri-professionnelles, ainsi que leurs effets sur les services proposés, ceci dans un contexte où la pénurie de médecins du travail est prégnante.

Pour autant, les travaux de sciences sociales prenant pour objet l’organisation de la Santé au travail ont rarement porté sur les relations et collaborations interprofessionnelles, pour se concentrer en premier lieu sur l’activité des médecins du travail (eg. transformations des pratiques face à la pression temporelle, rapports au patronat, formes de militantisme, etc.). Dans ce contexte, le projet de recherche SoTAC vise à combler cette lacune et se donne plusieurs objectifs :

- Le premier est de saisir la teneur des interactions professionnelles qui ont cours dans les SPST, ceci en appréhendant « en train de se faire » les reconfigurations engendrées par la réforme ;

- Le second est de cerner les processus de territorialisation de ces reconfigurations, dans la mesure où l’application et la mise en œuvre du droit sont toujours sujettes à des traductions locales, procédant des rapports socio-historiquement construits entre les instances en présence, ces traductions pouvant être vecteurs de projets de développement et de partenariats spécifiques ;

- Le troisième consiste à cerner les effets de ces reconfigurations sur l’organisation des services, sur l’activité des professionnels ou encore le regard qu’ils portent sur leur métier ;

- Le quatrième porte sur les éventuelles incidences de ces reconfigurations en matière de formation et de recrutement en cherchant à saisir quelles sont les caractéristiques et les compétences attendues des professionnels de ces nouveaux SPST.

Sur le plan méthodologique, l’enjeu est d’objectiver conjointement l’étendue des réseaux professionnels mobilisés, la nature des interactions, ainsi que le sens accordé au travail pluri-professionnel, le tout enchâssé dans les configurations locales d’organisation des SPST.

TITRE : Conditions de travail et conditions d’emploi des animateurs – Étude des trajectoires professionnelles dans l’animation.

ACRONYME : TrajPrA

PÉRIODE DU CONTRAT : déc. 2022 à déc. 2023

FINANCEUR : DRAJES Grand Est

PARTENAIRES : DRAJES Grand Est et DRAJES Occitanie

DIRECTION SCIENTIFIQUE : JULHE Samuel (PU ; Université Clermont Auvergne ; LESCORES)

MOTS CLÉS : Animation socio-culturelle ; Parcours professionnel ; Conditions d’emploi et de travail ; Accueil collectif de mineurs ; Adéquation emploi-formation

RÉSUMÉ : Les agents des pôles « Jeunesse Vie Associative » et « Formation Certification Emploi » des DRAJES évoquent régulièrement une méconnaissance des conditions réelles de travail et d’emploi des personnes titulaires des diplômes délivrés par leurs services (eg. BAFD, BPJEPS, DEJEPS, etc.), notamment pour les animateurs/trices qui exercent au sein des accueils collectifs de mineurs (ACM). Si des travaux et des données existent sur le métier et sur l’insertion à court terme des animateurs, les problématiques liées aux trajectoires professionnelles, à la mobilité professionnelle, à la formation continue, à la qualité de vie au travail sont peu étudiées pour cette profession qui présente pourtant des singularités : un engagement initial réalisé souvent par passion ou militantisme, des niveaux de rémunérations relativement faibles au regard des responsabilités et des horaires atypiques, des situations d’emploi diverses et en évolution (employeurs protéiformes, pluri-employeurs, développement des ACM permanents), un secteur économique non marchand au croisement du social et de l’éducatif, etc. Parallèlement, les employeurs, les organisateurs et les opérateurs de formation, sont régulièrement interpellés à propos de problèmes de recrutement, d’une précarisation des emplois et d’une « crise des vocations ». Ainsi, même si les taux d’insertion sont plutôt élevés, des évolutions semblent actuellement toucher cette profession, sans que l’on puisse actuellement disposer d’éléments objectifs pour analyser la situation en région. Afin de rendre compte des évolutions actuelles, et plus particulièrement celles qui sont à l’œuvre dans les régions Grand Est et Occitanie, cette étude mobilise trois niveaux d’analyse :

- La description sectorielle et territoriale traitant les données des recensements de la populations (2011 à 2020), avec une extraction des données concernant les animateurs et animatrices déclaré·es ;

- La diffusion d’un questionnaire auprès des personnes ayant obtenu en région Grand Est ou Occitanie un diplôme « professionnels » (CPJEPS, BPJEPS, DEJEPS, DESJEPS, op. anim.) ou « non-professionnels » (BAFD) au cours de la période 2010-2022.

- La collecte d’entretiens d’approfondissement auprès des personnes ayant obtenu en région Grand Est ou Occitanie un diplôme « professionnels » (CPJEPS, BPJEPS, DEJEPS, DESJEPS, op. anim.) ou « non-professionnels » (BAFD) au cours de la période 2010-2022.

TITRE : Soutenabilités physique et psychique du travail. Vulnérabilisation, transitions et modes d’accompagnement

ACRONYME : SPPT

PÉRIODE DU CONTRAT : oct. 2020 à mars 2024

FINANCEUR : Agence Nationale de la Recherche

PARTENAIRES : URCA – CEREP ; UT3 – CRESCO ; UB – CED ; U. de Lille – URePSSS ; U. d’Artois - URePSSS

DIRECTION SCIENTIFIQUE : JULHE Samuel (PU ; Université Clermont Auvergne ; LESCORES)

MOTS CLÉS : Parcours professionnel ; Vieillissement en emploi ; Conditions d’emploi et de travail ; Santé au travail.

RÉSUMÉ : Le projet SPPT vise à saisir les modalités sociales de prise en compte des imbrications entre les composantes physiques et psychiques de la santé au travail. L’enjeu et l’ambition de cette recherche consistent à appréhender les manières dont les épisodes de réduction des ressources corporelles et/ou de perte d’autonomie liés à l’emploi peuvent, d’une part affecter le vécu au travail et la santé mentale perçue ; d’autre part, susciter des formes d’innovation en santé, dont de nouveaux modes de prévention et d’accompagnement aussi bien de la part des employeurs que des services publics et/ou de leurs opérateurs. En d’autres termes, il s’agit d’observer la façon dont la gestion des « ressources corporelles » et le « travail de santé » dans le cadre d’une procédure de maintien en emploi, ainsi que les innovations en la matière, viennent peser sur la perception d’un état de santé mentale et le déroulement des parcours professionnels. La question générale est donc de savoir quels sont les appuis sociaux et les innovations en matière de dispositifs d’accompagnement, qui peuvent éviter, ou limiter, le basculement d’une atteinte physique vers un trouble psychique ou, au contraire, les éléments qui le précipitent. Au-delà de références transversales portant sur la santé mentale au travail, les notions de risques psycho-sociaux, de qualité de vie au travail, ou encore sur les rapports entre handicaps et société, le programme SPPT mobilise principalement les concepts issus de la sociologie de l’action publique et ceux de la sociologie des parcours professionnels. Principalement composée de sociologues, l’équipe du projet SPPT, qui mobilise des chercheurs issus de 5 universités (U. de Reims, U. de Lille, U. d’Artois, U. de Bordeaux, U. Toulouse III) et 6 laboratoires (CEREP EA 4692 ; C2S EA 6291 ; PSMS 7507 ; URePSSS EA 7369, CRESCO EA 7419 et CED UMR 5116), intègre toutefois une perspective pluridisciplinaire à travers les apports de la psychologie, de l’histoire, du droit, et des sciences de la santé. Sur le plan méthodologique, les travaux sont organisés selon trois échelles d’analyse et articulent une approche multisectorielle et globale avec la réalisation d’une étude comparative entre deux secteurs d’activité (agricole et sportif). Plusieurs grandes enquêtes statistiques nationales sont traitées (tâche 1), des entretiens sont réalisés auprès des acteurs locaux de la santé au travail et du maintien en emploi (tâche 2), et les deux secteurs retenus sont abordés à travers une enquête spécifique par questionnaire et recueil d’entretiens avec suivi longitudinal des personnes enquêtés (tâche 3). En définitive, cette recherche entend pouvoir questionner les processus d’adaptation des conditions de travail et la sécurisation des parcours pour les personnes en situation de vulnérabilité physique et contribuer à une réflexion de fond sur les mutations contemporaines du travail, de l’emploi et de la protection sociale. Ce projet souhaite ainsi produire et fournir des appuis aux processus de décision et d’action menés aussi bien par les pouvoirs publics, leurs opérateurs ou les employeurs et contribuer au développement d’actions dédiées à l’amélioration de la qualité de vie au travail, à la promotion et à la prévention en santé au travail.